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Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/186

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douars, viennent de préférence par le bas ou l’aval, d’où ils sont moins en vue, et si vous étiez là, malgré la garde qui veille sur vous, il pourrait vous arriver malheur, ne serait-ce que pour gagner une petite place en paradis ou pour mettre la tribu qui vous a reçu dans l’embarras.

Et maintenant que vous voilà installé au milieu des Arabes sachez comment il faut vous y gouverner.

À peine votre tente sera-t-elle dressée, que vous aurez déjà des visites. Ne vous y trompez pas, ce sont des curieux qui viennent vous voir pour savoir si vous êtes fait comme les autres. Leur visite n’a pas d’autre motif. Ils sont là, accroupis autour de vous, vous regardant comme des imbéciles. N’y prêtez aucune attention. Quelques-uns viendront vous dire :

« Sois le bienvenu ; » répondez-leur sans rire, par un signe de tête qui veut dire : C’est bien. Soyez muet, si vous le pouvez, ou tout au moins ne parlez que lorsqu’il le faudra absolument.

L’homme duquel on peut dire qu’il est bavard est déconsidéré chez les Arabes. Il est permis d’être bête, d’être stupide, il est honorable d’être voleur et assassin : mais il est honteux d’être bavard.