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Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/191

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S’il vous a été impossible d’en revoir par le pied, cherchez-bien, et vous le jugerez par les excréments, qui sont, blancs et remplis de gros os.

Si vous les trouvez gros comme votre poignet, ils appartiennent à un lion mâle et adulte ; s’ils sont plus petits, à une lionne ou à un lionceau.

Lorsque les excréments ont été laissés depuis vingt-quatre heures seulement, ils sont presque noirs.

Attendez que la lune vous éclaire jusqu’à minuit au moins ; je ne veux pas que vous sortiez sans clair de lune.

N’allez pas vous impatienter, vous avez le temps, et chasser le lion quand la nuit est noire est une folie dont je me suis rendu longtemps coupable, et qui a failli me coûter la vie dans différentes circonstances.

Malgré l’habitude que, j’avais contractée de parcourir les montagnes par les nuits les plus noires, il m’est arrivé de me tromper, et vous allez voir combien j’ai été heureux de me tirer sain et sauf de la première rencontre que j’ai faite par une nuit sombre.

C’était au mois de février 1845. J’avais eu l’honneur de recevoir, depuis quelques mois, un bel et bon fusil des mains de S. A. R. Monseigneur le duc d’Aumale.