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Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/249

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Je me trouvais au milieu d’un massif sans la moindre petite clairière, sans le moindre jour, et je n’apercevais qu’une partie du bœuf qui servait d’appât, quoiqu’il ne fût qu’à quelques pas de moi.

Je compris qu’il me serait impossible d’envoyer deux balles à la lionne, et qu’il fallait la tuer du premier coup ou la mettre du moins hors d’état de mal faire.

Le temps avait marché, et la nuit commençait à tomber, lorsque la lionne rugit au-dessous de moi et près de l’endroit où les restes des bœufs avaient été livrées aux vautours.

Peu de temps après, j’entendis le bruit de ses pas sous bois ; puis, à mesure qu’elle approchait, une espèce de râlement sourd et régulier, qui n’était autre chose que le bruit de sa respiration,

je la jugeai à quinze pas de moi, et j’épaulai ma carabine dans sa direction, afin d’être prêt à faire feu lorsqu’elle paraîtrait.

Il était écrit que cette campagne serait pleine d’émotions, et vous devinerez facilement celle que je dus éprouver lorsque, cherchant le guidon de ma carabine, je ne le trouvai point.

J’apercevais à peine l’extrémité des canons. Encore quelques minutes, et je ne ver-