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ment au milieu de la clairière, s’était dispersée tout à coup et à la hâte.

Les hommes s’étaient perchés sur les arbres les plus élevés, et les femmes avaient gagné un rocher d’une hauteur respectable, au faîte duquel elles s’étaient groupées.

Lorsque je vis la clairière débarrassée, je criai au cavalier qui servait d’appât de se tenir sur ses gardes et je fis signe aux hommes qui étaient sur l’arbre de tirer.

Aux coups de feu, la lionne rugit avec colère, et, au premier hourra que poussèrent les Arabes, elle parut sur la lisière du bois, et, sans s’arrêter un seul instant, elle chargea le cavalier, qui avait piqué des deux en la voyant.

Quoiqu’elle n’eût que trois jambes, ses premiers bonds m’effrayèrent, tant elle gagnait sur l’Arabe, qui détalait à fond de train.

Une balle tirée à quarante pas dans la tête l’arrêta sur place et la fit chanceler sans que pourtant elle tombât.

Le cavalier avait continué de fuir et était arrivé à l’extrémité de la clairière, lorsque la lionne reprit sa course, cette fois droit à moi.

J’avais eu le temps de prendre mon second fusil, et, à vingt pas, elle recevait deux balles en pleine poitrine. Elle tomba comme foudroyée, et je la croyais morte, lorsqu’elle se