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Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/262

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Sans perdre une minute, Jules retient sa place sur un navire en partance dans le port de Malte, et fait voile pour l’Afrique.

Le 13 juin 1842, il s’inscrit comme engagé volontaire au rôle du troisième régiment de spahis, en garnison à Bone.

Dès lors, il jouit d’une santé parfaite et supporte gaiment les fatigues du noviciat militaire. L’existence du spahi, ce cavalier d’avant-garde, frère du zouave dont il a toutes les qualités et tous les défauts ; l’intrépidité surhumaine de ses camarades, leur verve railleuse, leurs allures excentriques, tout plonge dans le ravissement l’aventureux Gérard.

Il se trouve là dans sa sphère.

Son instruction fut bientôt complète.

Jamais soldat n’apporta plus d’ardeur à se former aux manœuvres. Six mois après son entrée au corps, on lui donnait les galons de brigadier.

Ses chefs l’aimait pour sa bravoure, son air digne, sa douceur envers ses subordonnés, son caractère tout d’initiative et d’élan, son adresse merveilleuse au tir à la cible, et pour le courage qu’il déployait à la chasse du sanglier, de la hyène et du chacal.

Depuis deux ans Gérard était au service.

Les environs de Bone se trouvaient presque entièrement pacifiés. Tout le service de la garnison consistait à surveiller les tribus insoumises.

Notre spahi s’ennuyait d’être enchaîné si Loin du théâtre de la guerre.