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Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/37

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Au pied de la montagne sont les douars des Ouled-Cessi et des troupeaux nombreux. Comme on le voit, il y a là toutes les conditions d’existence que peuvent désirer les émigrants, aussi ceux qui y viennent n’ont-ils garde de s’en aller tant qu’ils aperçoivent de la neige sur les montagnes qu’ils ont abandonnées.

Quand l’arrivée d’un lion a été signalée soit par l’enlèvement de quelque bétail, soit par ses rugissements, la nouvelle en est portée de douar en douar, ce qui n’empêche pas qu’on se laisse manger la laine sur le dos pendant huit ou dix jours.

Ce n’est qu’après que le lion a fait éprouver des pertes sensibles, et qu’il ne paraît pas disposé à quitter le pays, que l’on prend rendez-vous pour le chasser.

Ces sortes d’assemblées auxquelles j’ai assisté plusieurs fois, sont pleines d’intérêt pour celui qui comprend la langue des indigènes et la gravité des motifs qui en font l’objet.

Au lieu d’un beau carrefour ombragé de chênes séculaires ou d’un pavillon de chasse, qui sont les rendez-vous habituels de nos veneurs et chasseurs de France, ici on se rallie sous un feu allumé au pied de la montagne.

Au lieu des beaux équipages, des uniformes brillants qui attiraient les curieux et les im-