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Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/50

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Les criailleries, les injures, les menaces des Arabes arrivent-elles jusqu’à lui, il s’arrête pour écouter, en frissonnant de courroux et d’impatience.

Un mouvement nerveux qui parcourt tout son corps exprime ce qu’éprouve le noble animal avant la bataille.

Il se souvient qu’un jour, à pareille heure, son sommeil fut troublé par les mêmes cris, et que, trop impatients de corriger les insolents qui osaient aborder son fort, il alla se heurter contre une grêle de balles qui lui brûlèrent le corps.

Aussi, quelles que soient les menaces et les provocations qui lui sont adressées, il se maîtrisera pour attendre le moment opportun.

Il tourne avec agitation autour de son repaire, tantôt s’arrêtant pour écouter, tantôt se dressant sur ses pieds de derrière contre un arbre qu’il enlace de ses bras puissants et qu’il déchire de ses dents et des griffes comme si c’était un ennemi vivant.

Voilà ce qui se passe sous bois pendant que les chasseurs, sûrs désormais que le lion ne sortira point, ont ouvert un conseil pour trancher la question de l’attaque ou de la retraite. Je me hâte de dire qu’il est rare que l’assemblée soit dissoute sans qu’il y ait au moins un