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Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/57

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la détente lorsqu’il se tourna vers son compagnon.

Ce mouvement me présenta si bien l’épaule droite, que je n’hésitai pas.

Au coup de feu, il tomba en rugissant, fit un effort pour se relever et retomba. Il avait les deux épaules brisées.

Le second était déjà au pied du rocher, la queue au vent, le verbe haut ; il reçut le premier coup un peu en arrière de l’épaule, à dix pas de son camarade ; il fléchit, se releva, et d’un bond immense tomba sur le rocher même où je me trouvais.

Prendre la carabine des mains de l’Arabe tremblant, ajuster le lion à la tempe, faire feu et le tuer sur place à quatre pas, tout cela s’opéra par la protection de saint Hubert mon patron, en moins de temps que je n’en mets à l’écrire.

Le coup de grâce fut donné au premier animal, et tout fut dit.

Et maintenant, sans plus ample digression, revenons à l’autre assemblée, que nous avons laissée discutant l’opportunité de l’attaque.

Après bien des paroles et des gestes qui n’ont abouti à rien, les anciens ont subi l’influence des jeunes, et il a été décidé que l’on attaquera sur-le-champ et comme on pourra.