Aller au contenu

Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/98

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 99 —

Au moment où les premiers commençaient à boire, le coq ou la poule, je ne sais lequel des deux, se mit à rappeler avec inquiétude, et tous disparurent sous bois.

Au même instant j’entendis un léger frôlement dans les brandies, et la panthère m’apparut, le cou tendu et la patte en l’air, dans la position du chien en arrêt.

Elle pouvait être à cinq ou six pas de moi et me présentait le flanc.

J’ajustai sans qu’elle me vît, entre l’œil et l’oreille, et je pressai la détente.

Elle tomba comme foudroyée et sans pousser un cri.

Cette pauvre bête était dans un état de maigreur tel, que je me décidai à l’ouvrir à l’instant même pour en rechercher la cause.

Elle n’avait pas mangé depuis le jour où elle avait aperçu un homme et un fusil près de sa demeure.

Depuis cette rencontre, j’ai jugé la panthère un animal rusé, souple, patient, mais inoffensif et timide.

Comme il est assez bien armé et doué d’une force musculaire assez grande pour lutter avec avantage contre l’homme, on ne peut attribuer sa couardise qu’à un vice d’organisation inhérent à son espèce et qui lui donne une grande