Aller au contenu

Page:Gérin-Lajoie - Jean Rivard, économiste, 1876.djvu/119

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
120
JEAN RIVARD

soins comme mille fois plus précieuses que toutes ces ressources minérales, commerciales, industrielles qu’on exploite à tant de frais, et je ferais de l’éducation morale, physique et intellectuelle des enfants du peuple, qui a pour but de cultiver et développer ces ressources, ma constante et principale occupation.

« Dans chaque paroisse de mon royaume, l’École-Modèle s’élèverait à côté de la Ferme-Modèle, et toutes deux recevraient sur le budget de l’État une subvention proportionnée à leur importance. Toute lésinerie à cet égard me paraîtrait un crime de lèse nation.

« Il va sans dire que dans le choix des instituteurs, je ne me laisserais pas influencer par des considérations d’économie. Cette classe d’hommes qui exerce une espèce de sacerdoce, et qui, par la nature de ses occupations, devrait être regardée comme une des premières dans tous les pays du monde, a toujours été traitée si injustement, que je ferais tout en moi pour la dédommager de ce dédain. Je lui assurerais un revenu égal à celui des hommes de profession.

« J’appellerais là, s’il était possible, non-seulement des hommes réellement et solidement instruits, mais des esprits philosophiques et observateurs, des hommes en état de juger des talents et du caractère des enfants.

« Car un de mes principaux buts, en rendant l’éducation élémentaire universelle, serait de découvrir chez les enfants du peuple les aptitudes particulières de chacun, de distinguer ceux qui par leurs talents plus qu’ordinaires promettraient de briller dans les carrières requérant l’exercice continu de l’intelligence, de ceux qui seraient plus particulièrement