Page:Gérin-Lajoie - Jean Rivard, économiste, 1876.djvu/126

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
127
ÉCONOMISTE.

« Dans le quatrième cas, c’est le corps que l’Éducation a pour but de rendre sain et fort par les soins physiques et gymnastiques.

« Mais, en tous cas, tout est ici nécessaire et doit être employé simultanément. C’est l’homme tout entier qu’il est question d’élever, de former, d’instituer ici-bas. Ce qu’il ne faut donc jamais oublier, c’est que chacun de ces moyens est indispensable, chacune de ces éducations est un besoin impérieux pour l’enfant et un devoir sacré pour vous que la Providence a fait son instituteur.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

« Quel que soit son rang dans la société, quelle que soit sa naissance ou son humble fortune, jamais un homme n’a trop d’intelligence ni une moralité trop élevée ; jamais il n’a trop de cœur ni de caractère ; ce sont là des biens qui n’embarrassent jamais la conscience. Quoi ! me dira-t-on, vous voulez que l’homme du peuple, que l’homme des champs puisse être intelligent comme le négociant, comme le magistrat ? Eh ! sans doute, je le veux, si Dieu l’a voulu et fait ainsi : et je demande que l’Éducation ne fasse pas défaut à l’œuvre de Dieu ; et, si cet homme, dans sa pauvre condition, est élevé d’ailleurs à l’école de la religion et du respect, je n’y vois que des avantages pour lui et pour tout le monde.

« De quel droit voudrait-on refuser à l’homme du peuple le développement convenable de son esprit ? Sans doute il ne fera pas un jour de ses facultés le même emploi que le négociant ou le magistrat : non, il les appliquera diversement selon la diversité de ses besoins et de ses devoirs : et voilà pourquoi