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JEAN RIVARD

Il eut assez d’influence sur ses partisans pour les engager à modérer leur zèle. Pierre Gagnon lui-même, qui tempêtait tout bas contre le père Gendreau et n’eût rien tant aimé que de lui donner une bonne raclée, Pierre Gagnon se tenait tranquille pour faire plaisir à son bourgeois.

Cette modération, de la part de Jean Rivard, eût un excellent effet.

Ajoutons qu’il n’en continua pas moins à travailler avec zèle pour tout ce qui concernait la chose publique.

Voyant du même œil ceux des électeurs qui l’avaient rejeté et ceux qui l’avaient appuyé, il se montrait disposé, comme par le passé, à rendre à tous indistinctement mille petits services, non dans le but de capter leur confiance et en obtenir des faveurs, mais pour donner l’exemple de la modération et du respect aux opinions d’autrui.

Il ne manquait non plus aucune occasion de discuter privément, avec ceux qu’il rencontrait, les mesures d’utilité générale.

Ceux qui conversaient une heure avec lui s’en retournaient convaincus que Jean Rivard était un honnête homme.

Peu-à-peu même on s’ennuya de ne plus le voir à la tête des affaires. Plusieurs désiraient avoir une occasion de revenir sur leur vote.

Mais une cause agit plus puissamment encore que toutes les autres pour reconquérir à Jean Rivard la confiance et la faveur publiques : ce fut le résultat même du plan d’éducation dont il avait doté Rivardville, aux dépens de sa popularité.

Mon intention n’est pas de faire ici l’histoire du