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ÉCONOMISTE

ordinaire, bien inférieur à ceux que vous avez dans le voisinage des villes, je veux vous le faire voir, parce qu’il est presqu’entièrement l’ouvrage de ma femme.

En effet, nous aperçûmes madame Rivard, coiffée d’un chapeau de paille à large bord, occupée à sarcler un carré de légumes. Deux ou trois des enfants jouaient dans les allées, et couraient après les papillons.

L’un d’eux, en nous voyant, vint m’offrir un joli bouquet.

Je fus présenté à madame Rivard que je n’avais pas encore vue. Elle nous fit avec beaucoup de grâce les honneurs de son petit domaine.

Le jardin pouvait avoir un arpent d’étendue. Il était séparé du chemin par une haie vive et les érables qui bordaient la route. Au fond se trouvait une belle rangée de hauts arbres fruitiers, et au sud, d’autres arbres à tiges moins élevées, tels que senelliers, gadeliers, groseilliers, framboisiers, etc.

Les plates-bandes étaient consacrées aux fleurs : roses, millets, giroflées, violettes, chèvrefeuilles, pois de senteur, capucines, belles de nuit, tulipes, balsamines, etc. Toutes ces fleurs étaient disposées de manière à présenter une grande variété de formes et de couleurs. Le tout offrait un coup d’œil ravissant.

La saison ne permettait pas encore de juger de la richesse du potager ; mais je pus remarquer aisément la propreté des allées et le bon entretien des carrés ensemencés.

Je fus invité à cueillir en passant sur une des plates-bandes quelques fraises que je trouvai d’un goût délicieux.