Page:Gérin-Lajoie - Jean Rivard, économiste, 1876.djvu/180

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
181
ÉCONOMISTE

consulter, que je tiens mon journal et mes comptes ; c’est encore ici que je garde ma petite collection de livres. »

Et en disant cela, Jean Rivard ouvrit une grande armoire qui couvrait tout un pan de la muraille, et me montra quatre ou cinq cents volumes disposés soigneusement sur les rayons.

J’ai toujours aimé les livres ; et trouver ainsi, loin de la ville un aussi grand nombre de volumes réunis, fut à la fois pour moi une surprise et un bonheur.

Je ne pus retenir ma curiosité et je m’avançai aussitôt pour faire connaissance avec les auteurs.

En tête se trouvait une excellente édition de la Bible, et quelques ouvrages choisis de théologie et de religion. Puis venaient les principaux classiques grecs, latins et français. Venaient ensuite une trentaine d’ouvrages d’histoire et de politique, et en particulier les histoires de France, d’Angleterre, des États-Unis et du Canada. À côté se trouvaient quelques petits traités élémentaires sur les sciences physiques et naturelles et les arts et métiers. Mais la plus grande partie des volumes concernaient l’agriculture, la branche favorite de Jean Rivard ; on y voyait des ouvrages spéciaux sur toutes les divisions de la science, sur la chimie agricole, les engrais, les dessèchements, l’élevage des animaux, le jardinage, les arbres fruitiers, etc. Sur les rayons inférieurs étaient quelques dictionnaires encyclopédiques et des dictionnaires de langues, puis quelques ouvrages de droit, et les Statuts du Canada que Jean Rivard recevait en sa qualité de juge de paix.

« Mais, savez-vous, lui dis-je, que votre bibliothèque me fait envie ? Dans cette collection de cinq cents