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Page:Gérin-Lajoie - Jean Rivard, économiste, 1876.djvu/195

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JEAN RIVARD

Fidèle observatrice de ses devoirs religieux, elle les faisait pratiquer à tous ceux qui dépendaient d’elle. Quelle heureuse influence une femme aimable et vertueuse peut exercer sur les dispositions des personnes qui l’entourent ! Un mot d’elle, un sourire, peut faire quelquefois sur des cœurs endurcis plus que ne feraient les exhortations des plus éloquents prédicateurs.

Mais à toutes ces heureuses qualités du cœur et de l’esprit, Louise joignait encore celles qui constituent la maîtresse de maison, la femme de ménage ; et on peut dire qu’elle contribua pour une large part, par ses talents et son industrie, au succès des travaux de Jean Rivard.

C’est elle qui dirigeait l’intérieur de l’habitation et tout ce qui se rapportait à la nourriture, au linge, à l’ameublement. Elle veillait avec un soin minutieux à l’ordre et à la propreté de la maison.

Aidée d’une servante qui était chargée de la besogne la plus pénible, qui trayait les vaches, faisait le beurre et le fromage, cuisait le pain, fabriquait l’étoffe, lavait le linge et les planchers, elle s’acquittait de sa tâche avec une diligence et une régularité parfaites. Chaque chose se faisait à son heure, et avec un ordre admirable.

Il fallait voir cette petite femme proprette, active, industrieuse, aller et venir, donner des ordres, remettre un meuble à sa place, sans cesse occupée, toujours de bonne humeur.

Si on avait quelque chose à lui reprocher, c’était peut-être un excès de propreté. Les planchers étaient toujours si jaunes qu’on n’osait les toucher du pied. Les petits rideaux qui bordaient les fenêtres étaient