dreau-le-Plaideux, déclarer qu’il n’avait aucune objection à voir le père Gendreau lui-même faire partie du conseil municipal.
Cette concession mit fin au débat. Jean Rivard fut élu conseiller municipal, en compagnie du père Landry, de Gendreau-le-Plaideux, et de quatre autres des principaux citoyens de Rivardville.
À l’ouverture de la première séance du conseil, le père Landry proposa que Jean Rivard, premier pionnier du canton de Bristol, fut déclaré Maire de la paroisse de Rivardville.
Le père Landry accompagna sa proposition de paroles si flatteuses pour notre héros, que Gendreau-le-Plaideux lui-même comprit que toute opposition serait inutile.
Jean Rivard était loin d’ambitionner cet honneur ; mais il comprenait que sa position de fortune n’exigeant plus de lui désormais un travail incessant, il ne pouvait convenablement refuser de consacrer une part de son temps à l’administration de la chose publique. Se tenir à l’écart eût été de l’égoïsme.
Il était d’ailleurs tellement supérieur à ses collègues tant sous le rapport de l’instruction générale que sous celui des connaissances locales et administratives, que la voix publique le désignait d’avance à cette charge importante.
Jean Rivard apporta dans l’administration des affaires municipales l’esprit d’ordre et de calcul qu’il mettait dans la gestion de ses affaires privées. S’agissait-il d’ouvrir un chemin, de faire construire un pont, d’en réparer un autre, de creuser une décharge, d’assécher un marécage, ou de toute autre amélioration publique, il pouvait dire, sans se tromper d’un chiffre, ce que coûterait l’entreprise.