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LE DÉFRICHEUR

ante, — son arpent de pois, dix, — son arpent de patates, deux cents, — et son champ de choux de siam, rabiolles et autres légumes donna un rendement de plus de mille minots.

N’était-ce pas un magnifique résultat ?

Hâtons-nous de dire qu’après avoir mis en réserve ce qu’il fallait pour les besoins de sa maison ainsi que pour les semailles de l’année suivante, Jean Rivard put vendre pour plus de trente louis de grains et de légumes. La potasse qu’il avait fabriquée depuis le printemps devait lui rapporter de trente à quarante louis. N’oublions pas non plus de mettre en ligne de compte que sa propriété, grâce à ses travaux durant l’année, se trouvait déjà valoir au moins trois fois autant qu’elle lui avait coûté.

Qu’on fasse l’addition de tout cela, et on verra que Jean Rivard devait être fier et satisfait du résultat de son année.

Les diverses opérations du coupage des grains, de l’engerbage, de l’engrangement, du battage, du vannage, de la vente et du transport chez le marchand ne s’exécutèrent pas, il est vrai, en aussi peu de temps que j’en mets à le dire ; mais des détails minutieux n’auraient aucun intérêt pour la généralité des lecteurs et seraient fastidieux pour un grand nombre. Qu’il suffise de savoir que le résultat qui vient d’être énoncé est de la plus scrupuleuse exactitude et pourrait même être vérifié au besoin.

Une autre chose qu’il ne faut pas omettre de prendre en considération c’est que les profits de Jean Rivard sur la vente de sa récolte auraient été beaucoup plus élevés, s’il n’eût été forcé, par suite du