Ô jeunes gens pleins de force et d’intelligence, qui passez vos plus belles années dans les bras de l’oisiveté, qui redoutez le travail comme l’esclave redoute sa chaîne, vous ne savez pas de quel bonheur vous êtes privés ! Cette inquiétude vague, ces ennuis, ces dégoûts qui vous obsèdent, cette tristesse insurmontable qui parfois vous accable, ces désirs insatiables de changements et de nouveautés, ces passions tyranniques qui vous rendent malheureux, tout cela disparaîtrait comme par enchantement sous l’influence salutaire du travail. Il existe au-dedans de chaque homme un feu secret destiné à mettre en mouvement toute la machine qui compose son être ; ce feu secret qui, comprimé au-dedans de l’homme oisif, y exerce les ravages intérieurs les plus funestes et produit bientôt sa destruction totale, devient chez l’homme actif et laborieux la source des plus beaux sentiments, le mobile des plus nobles actions.
XVIII.
une voix de la cité.
« L’histoire de ta récente aventure m’a beaucoup intéressé, et je te félicite sincèrement d’avoir échappé au danger qui te menaçait : je t’avoue que j’ai tremblé un instant pour ta vie, et si je n’avais bien reconnu ton écriture j’aurais presque été tenté de te croire