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Page:Gérin-Lajoie - Jean Rivard, le défricheur, 1874.djvu/139

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JEAN RIVARD

— Oh ! oh ! se dit Jean Rivard, après avoir lu cette longue lettre, voilà mon ami Gustave lancé dans la haute société. D’après tout ce qu’il m’a déjà dit du monde, de ses vanités, de ses frivolités, de son égoïsme, je crains bien qu’il ne se prépare des mécomptes. Mais laissons faire : s’il n’a jamais à s’en repentir, personne n’en sera plus heureux que moi.

Jean Rivard ne rêva toute la nuit suivante que bals, danses, chant, musique, fleurs, ce qui ne l’empêcha pas toutefois de s’éveiller avec l’aurore et de songer en se levant à ses travaux de la journée, à sa mère, à sa Louise, et à un événement très-important dont nous allons maintenant parler.


XIX.

une seconde visite à grandpré.


On était à la fin d’octobre. Jean Rivard informa ses deux compagnons qu’il allait partir de nouveau pour Grandpré.

Son intention était d’embrasser encore une fois sa bonne mère et ses frères et sœurs, de retirer, s’il était possible, le reste de son patrimoine, puis de disposer d’avance, de la manière la plus avantageuse, des produits qu’il aurait à vendre (car il faut se rappeler que c’est par anticipation que nous avons déjà parlé de son revenu de l’année), et enfin de se pourvoir de divers effets, objets de toilette, comestibles et ustensiles, dont les uns étaient devenus indispensables et les autres fort utiles.