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Page:Gérin-Lajoie - Jean Rivard, le défricheur, 1874.djvu/150

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LE DÉFRICHEUR

il fit ses adieux à Monsieur et à Madame Routier et se retira.

Jean Rivard regretta ce soir-là la solitude de sa cabane de Louiseville.

De son côté, Mademoiselle Louise Routier devint toute soucieuse, du moment qu’elle s’aperçut du départ de son ami. Elle comprit qu’elle l’avait négligé et s’en fit intérieurement des reproches. Sa mère ajouta à ces reproches en lui disant qu’elle n’aurait pas dû danser avec ce jeune homme pimpant qu’elle ne connaissait que de nom.

Cette veillée qui devait être si amusante fut donc une cause de chagrin et de regrets pour nos jeunes amoureux.

Jean Rivard aimait sincèrement, mais il était fier et indépendant en amour comme en tout le reste Dans son dépit, il résolut de laisser Grandpré sans dire adieu à Louise. « Je lui écrirai quand je serai rendu, se dit-il ; on peut dire sur le papier beaucoup de choses qu’on ne dirait pas de vive voix. »

Le soleil n’était pas encore levé que Jean Rivard était en route pour le Canton de Bristol.


XX.

les voies de communication.


Tombez, larmes silencieuses,
Sur une terre sans pitié.

Sur une terre Lamartine.


Tous ceux qui parmi nous ont à cœur le bien-être du peuple et la prospérité du pays regardent avec raison la colonisation des terres incultes comme le