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Page:Gérin-Lajoie - Jean Rivard, le défricheur, 1874.djvu/52

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LE DÉFRICHEUR.

quelques semaines qui leur restaient d’une manière assez lucrative et comparativement fort agréable, comme on le verra par la suite.

Mais avant de passer plus loin, disons un mot des heures de loisir et des heures d’ennui qui furent le partage de nos défricheurs durant le premier long hiver qu’ils passèrent au milieu des bois.


IX.

les heures de loisir et les heures d’ennui.


Le lecteur s’est déjà sans doute demandé plus d’une fois comment nos défricheurs passaient leurs longues soirées d’hiver ?

D’abord il ne faut pas oublier que jamais Jean Rivard ne laissait écouler une journée sans écrire. Il tenait un journal régulier de ses opérations, et notait avec un soin minutieux toutes les observations qu’il avait occasion de faire durant ses heures d’activité. Quelquefois même, laissant errer son imagination, il jetait sur le papier sans ordre et sans suite toutes les pensées qui lui traversaient le cerveau. Pas n’est besoin de dire que Mademoiselle Louise Routier était pour une large part dans cette dernière partie du journal de Jean Rivard.

Pendant que Jean Rivard s’occupait ainsi, son compagnon, qui, à son grand regret, ne savait ni lire ni écrire, s’amusait à façonner, à l’aide de sa tarière, de sa hache et de son couteau, divers petits meubles et ustensiles qui presque toujours trouvaient leur emploi immédiat.