Cette page n’a pas encore été corrigée
24
ARMINIUS,
- Hélas, si vous voyez dans cette incertitude,
- ce que souffre mon cœur en son inquiétude,
- Et quel est le supplice, ou la crainte l’a mis,
- L’espoir serait un bien qui lui serait permis.
- Mais puisque la nature, y met un grand obstacle ;
- Puisque pour voir ce cœur, il faudrait un miracle ;
- Et qu’il faudrait encor, (vous qui le gouvernez,)
- Y porter les regards que vous en détournez ;
- Trouvez bon que ce cœur plein de zèle et de flamme,
- Se serve de ma voix, pour exciter votre âme ;
- Souffrez que Flavian fasse agir cette voix,
- Pour vous représenter ce qu’il fut autrefois.
- Hélas, s’il vous souvient de l’état de sa gloire ;
- Si vous en conservez l’image en la mémoire ;
- Pourrez-vous consentir (quoiqu’il puisse arriver)
- À l’injuste dessein qui l’en pourrait priver ?
- Enfin triompherai-je, en cette illustre guerre ?
- Relevez, relevez, ces astres de la terre,
- Ces astres que mon cœur veut toujours adorer,
- Et faites voir en eux, si je dois espérer.
- Ha, je les vois ces yeux pleins d’attraits et de charmes,
- Mais je les vois couverts de foudres et de larmes ;
- La colère s’y mêle, avec la douleur ;
- J’y vois leur inconstance, et j’y vois mon malheur ;
- Et sans que votre voix achève ma disgrâce,
- Vous avez déjà dit qu’un autre a pris ma place ;
Vous