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TRAGI-COMÉDIE.

ARMINIUS.
Je vais du camp romain, attaquer la muraille ;
Je vais vous délivrer, et lui livrer bataille ;
Oui, je vais terrasser, d’une invincible main,
L’ennemi domestique, et l’ennemi romain.
C’est trop faire le faible, et trop faire l’esclave ;
De mon humilité, vient l’orgueil qui me brave ;
Mais avant que le ciel ait son premier matin,
Vous saurez, je saurai, quel sera mon destin.
HERCINIE.
Ha seigneur arrêtez !
ARMINIUS.
Ha seigneur arrêtez !c’est par là que j’espère.
HERCINIE.
Mais entre les romains, songez qu’on voit mon père
Et ne me forcez point, en vous sachant aux coups,
De faire contre lui, des vœux poussés pour vous.
ARMINIUS.
Hélas que puis-je donc, ô trop sage princesse ?
HERCINIE.
Faire que votre peine, et que la mienne cesse.