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Page:G. Scudéry - Arminius ou les Frères ennemis - 1644.djvu/97

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ARMINIUS,
Rome, contente-toi, de mes intentions ;
Et si tu sais le prix, des grandes actions,
Fais-en voler le bruit, (si tu n’es point ingrate,)
Du Tibre à l’océan, et du Gange à l’Euphrate,
Et conserve en ton cœur, (sans qu’il puisse y finir,)
De tout ce que j’ai fait, l’éternel souvenir.
CECINA.

.

Mais comme il croit avoir un sujet de se plaindre,
Cet esprit violent, est un esprit à craindre
Oui, Segeste seigneur, est homme à redouter ;
Ceux de sa nation, le peuvent écouter ;
Il est prince, il est brave, et les troupes qu’il mène,
Le suivent bien plutôt, que notre aigle romaine
Il a grossi le camp, il le désertera ;
Et sans doute les siens feront ce qu’il fera.
GERMANICUS.
Lorsque nos légions, ne seront plus mêlées,
Aux troupes du barbare, à notre aide appelées,
Elles agiront mieux, qu’avec cet étranger,
Et n’auront ni butin ni gloire à partager.
Voyez-le toutefois ; afin (s’il est possible,)
D’amener dans mon sens, cet esprit insensible ;
Agissez fortement, tâchez de l’adoucir :