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DE ROTATION

membres antérieurs auraient de la tendance à se porter d’un même côté, l’un d’eux se portant toujours dans l’abduction et l’autre dans l’adduction, tandis que le bipède postérieur, resté sain dans ses mouvements, prendrait la direction voulue par le sujet. À mesure que s’effectuerait la progression, le train antérieur dévierait constamment dans le même sens, tandis que les membres postérieurs pousseraient tout le corps en avant ; la résultante serait évidemment un déplacement oblique qui, se répétant, constituerait le mouvement de manège, la circonférence ayant un rayon plus ou moins grand suivant l’obliquité de la locomotion. Cette théorie n’est pas admissible car, si elle explique le mouvement en manège chez les quadrupèdes, elle ne peut rendre compte du même mouvement chez les individus pourvus simplement d’une rame caudale comme les tétards et les poissons. Pour qu’une hypothèse soit acceptable il faut qu’elle explique le même phénomène dans toutes les classes d’animaux et non pas seulement dans une seule. D’ailleurs, on peut donner une réfutation directe de cette théorie par la simple observation des faits ; car on voit que dans la rotation en manège, même lorsque la circonférence est si petite que l’animal tourne sur son train postérieur, chacun des membres concourt la rotation comme s’il s’agissait d’un travail à accomplir. Les explications de Schiff soit pour le mouvement de manège, soit pour le roulement, sont démontrées