Page:Gaboriau - L’Affaire Lerouge.djvu/472

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repoussée avec tant d’obstination. Que lui voulait-elle ? Sans doute elle venait pour s’informer d’Albert. Que répondrait-il ?

Elle aurait probablement une attaque de nerfs, et sa digestion, à lui, en serait troublée.

Cependant il songea à l’immense douleur qu’elle avait dû éprouver, et il eut un bon mouvement.

Il se dit qu’il serait mal et indigne de son caractère de se celer pour celle qui aurait été sa fille, la vicomtesse de Commarin.

Il donna l’ordre de la prier d’attendre un moment dans un des petits salons du rez-de-chaussée.

Il ne tarda pas à s’y rendre, son appétit ayant été coupé par la seule annonce de cette visite. Il était préparé à tout ce qu’il y a de plus fâcheux.

Dès qu’il parut, Claire s’inclina devant lui avec une de ces belles révérences de dignité première qu’enseignait madame la marquise d’Arlange.

— Monsieur le comte, commença-t-elle…

— Vous venez, n’est-il pas vrai, ma pauvre enfant, chercher des nouvelles de ce malheureux ? demanda M. de Commarin.

Il interrompait Claire et allait droit au but pour en finir au plus vite.

— Non, monsieur le comte, répondit la jeune fille, je viens vous en donner au contraire. Vous savez qu’il est innocent ?

Le comte la regarda bien attentivement, persuadé