Page:Gaboriau - Le Crime d’Orcival, 1867.djvu/102

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

pensez-vous, je vous prie, de cette preuve de culpabilité du prévenu ?

Le père Plantat semblait consterné ; les bras lui tombaient.

Quant à M. Lecoq qui, devant le juge d’instruction, avait repris sévèrement son attitude de mercier retiré, il fut à ce point surpris qu’il faillit s’étrangler avec un morceau de pâte.

— Mille diables ! disait-il, tout en toussant, réparation d’honneur, voilà qui est fort.

Il eut un sourire niais, et ajouta, plus bas et pour le seul père Plantat :

— Très-fort ! quoique du même tonneau et prévu par nos calculs. La comtesse tenait entre ses doigts crispés un lambeau de drap, donc il a dû être placé là intentionnellement par les meurtriers.

M. Domini n’avait pas relevé l’exclamation, il n’entendit pas la réflexion de M. Lecoq. Il tendit la main au père Plantat et lui donna rendez-vous pour le lendemain, au palais.

Puis il sortit, emmenant son greffier.

Guespin et le vieux La Ripaille, les menottes aux mains, avaient été quelques minutes plus tôt dirigés sur la prison de Corbeil, sous la conduite des gendarmes d’Orcival.


VIII


Dans la salle de billard du château de Valfeuillu, le docteur Gendron venait d’achever sa funèbre besogne.

Il avait retiré son vaste habit noir à larges manches, à