Page:Gaboriau - Les Gens de bureau, Dentu, 1877.djvu/200

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

gnolles qui se mit à réciter à Caldas une dizaine de ses nouvelles à la main. Mais au fait, continua-t-il, vous allez me dire pourquoi, depuis trois mois, on ne voit plus d’articles de vous.

— C’est que depuis trois mois je suis employé de l’Équilibre.

— Et c’est là ce qui vous empêche… Mais, mon cher ami, vous ne trouverez jamais un bureau plus commode que celui-ci pour faire de la littérature.

— Oh ! fit Caldas révolté, mon temps appartient à l’administration, et je ne voudrais pas nuire à mon avenir. Tout à l’heure vous m’avez dit vous-même…

— Eh ! tout à l’heure je parlais à un collègue quelconque, mais maintenant je sais à qui j’ai affaire, je puis vous ouvrir mon cœur et vous livrer mon secret ; vous êtes un homme, et je compte sur votre discrétion.

— Oh ! soyez sans crainte, dit Caldas.

— Alors écoutez-moi bien, je vais vous initier à la

THÉORIE DE LA CAROTTE.

Il y a deux espèces de carotte bien distinctes : la petite, et la grande.