Page:Gaboriau - Les Gens de bureau, Dentu, 1877.djvu/213

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Gérondeau, lui aussi, était dans les satisfaits. Cet adroit expéditionnaire avait réussi à s’emparer de fonctions qu’il convoitait depuis longtemps, c’est-à-dire à s’introduire dans un bureau complètement hors cadre, le

BUREAU DES VOITURES.

Les employés de ce bureau forment une classe à part dans l’administration. Ce sont des paresseux intelligents. L’autorité supérieure a su tirer parti de leurs défauts et utiliser des gens jusqu’alors inutiles.

Dans l’intérieur du ministère, ils ne faisaient œuvre de leurs dix doigts. Renonçant à combattre leur horreur insurmontable pour le bureau, l’administration les emploie à l’extérieur.

Ils font les courses qui exigent la présence d’un homme entendu et capable ; ils s’occupent des affaires litigieuses, discutent les transactions, et enfin évitent, pour les affaires urgentes, les lenteurs de la correspondance administrative.

Le nom de ce bureau vient de ce que l’administration autorise tous ces employés à prendre des voitures à son compte. Leurs six heures réglementaires se