Page:Gaboriau - Les Gens de bureau, Dentu, 1877.djvu/243

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L’employé malade est d’un voisinage plus désagréable encore. Son pupitre est une pharmacie, et il apporte, dit-on, dans une bouteille certain médicament cher aux malades de Molière.

Comme il est réellement valétudinaire, il passe pour un carottier.

L’employé timide est au moins réjouissant. Celui-là a peur de tout, et il ne met pas une virgule sans se demander sérieusement si elle ne doit pas nuire à son avenir administratif. C’est sans doute dans la crainte de se compromettre qu’il ne fait absolument rien.

L’employé fort de ses droits est l’avocat consultant du bureau ; il donne des conseils aux collègues et voudrait qu’une chambre syndicale de commis contrebalançât le pouvoir absolu du ministre.