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Page:Gaboriau - Monsieur Lecoq, Dentu, 1869, tome 1.djvu/232

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est venu me chercher pour cet homme disparu, Casimir me l’a dit ce matin…

— On est venu… vous… pré-ve-nir… balbutia Lecoq.

— Hier… oui… mais j’ai eu tant d’occupations !… Enfin, mon garçon, que puis-je pour vous être utile ?

— Venir avec moi, monsieur, exiger qu’on nous représente la malle, requérir un serrurier pour l’ouvrir. Voici des pouvoirs, un mandat de perquisition que le juge d’instruction m’a remis en tout cas. Ne perdons pas une minute, j’ai une voiture à votre porte.

— Partons ! dit simplement le commissaire.

Quand ils furent dans le fiacre qui repartit au galop :

— Maintenant, monsieur, demanda le jeune policier, permettez-moi de vous demander si vous connaissez la femme qui tient l’hôtel de Mariembourg ?…

— Très-bien !… Lorsque j’ai été nommé à cet arrondissement, il y a six ans, je n’étais pas marié, et j’ai pris mes repas assez longtemps à la table d’hôte de cette dame… Casimir, mon secrétaire, y mange encore.

— Et quelle espèce de femme est-ce ?…

— Mais, ma foi !… mon jeune camarade, Mme Milner, — tel est son nom, — est une très-respectable veuve, aimée et estimée dans le quartier, dont les affaires prospèrent, et qui reste veuve uniquement parce que cela lui plaît, car elle est fort agréable encore et excessivement à l’aise…

— Alors, vous ne la croiriez pas capable, moyennant une bonne somme, de… comment dirai-je ?… de servir quelque prévenu très-riche…