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Page:Gaboriau - Monsieur Lecoq, Dentu, 1869, tome 1.djvu/342

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ridicules. Quatre furent découvertes avant que leurs auteurs eussent pu concevoir de sérieuses espérances. Une seule, celle de Gourdier, en plein jour, rue de Rivoli, faillit réussir ; il était à cinquante pas de la voiture, qui filait toujours, quand un sergent de ville l’arrêta.

C’est cependant sur toutes ces circonstances que reposait le plan de Lecoq pour l’évasion de Mai, ce plan d’une simplicité enfantine, ainsi qu’il l’avouait ingénument. Il consistait à fermer imparfaitement, lors du départ de la maison d’arrêt, le compartiment de Mai, et à l’y oublier quand la voiture, après avoir versé à « la souricière » son chargement de coquins, irait selon l’habitude attendre sur le quai l’heure du retour.

Il y avait cent à parier contre un que le prévenu se hâterait de profiter de cet oubli, pour prendre la clef des champs.

Tout fut donc préparé et combiné conformément aux intentions de Lecoq, pour le jour qu’il avait indiqué, c’est-à-dire pour le premier lundi de la rentrée des vacances de Pâques.

L’ordonnance d’extraction fut libellée et remise à un gardien-chef intelligent, avec les plus minutieuses instructions.

La voiture cellulaire désignée pour le transport du soi-disant saltimbanque devait arriver au Palais vers midi seulement.

Et cependant, dès neuf heures, flânait autour de la Préfecture un de ces vieux gamins de Paris, qui feraient presque croire à la fable de Vénus sortant des flots, tant ils semblent véritablement nés de l’écume du ruisseau.