Page:Gaboriau - Monsieur Lecoq, Dentu, 1869, tome 1.djvu/398

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quine, importune, irritante autant que la mouche qui tourne autour de la lampe.

Et il ne l’eût pas communiquée pour trois mois de ses appointements, tant elle lui paraissait ridicule…

C’est rue Saint-Lazare, à deux pas de la gare, que se rendaient les deux agents de la sûreté. Ils entrèrent dans une des plus belles maisons du quartier et demandèrent au concierge :

— M. Tabaret ?…

— Le propriétaire ?… Ah ! il est malade…

— Gravement ?… fit Lecoq déjà inquiet.

— Heu !… on ne sait pas, répondit le portier ; c’est sa goutte qui le travaille…

Et d’un air d’hypocrite commisération, il ajouta :

— Monsieur n’est pas raisonnable, de mener la vie qu’il mène… Les femmes, c’est bon dans un temps, mais à son âge !…

Les deux policiers échangèrent un regard singulier, et dès qu’ils eurent le dos tourné, ils se prirent à rire…

Ils riaient encore en sonnant à la porte de l’appartement du premier étage.

La grosse et forte fille qui vint leur ouvrir leur dit que son maître recevait, bien que condamné à garder le lit.

— Seulement, ajouta-t-elle, son médecin est près de lui. Ces messieurs veulent-ils attendre qu’il soit parti ?…

Ces « messieurs » répondirent affirmativement, et la gouvernante les fit passer dans une belle bibliothèque, les engageant à s’asseoir.

Cet homme, ce propriétaire, que venait consulter Le-