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MONSIEUR LECOQ



SECONDE PARTIE


L’HONNEUR DU NOM




I


Le premier dimanche du mois d’août 1815, à dix heures précises, — comme tous les dimanches, — le sacristain de la paroisse de Sairmeuse sonna les « trois coups, » qui annoncent aux fidèles que le prêtre monte à l’autel pour la grand’messe.

L’église était plus d’à-moitié pleine, et de tous côtés arrivaient en se hâtant des groupes de paysans et de paysannes.

Les femmes étaient en grande toilette, avec leurs fichus de cou bien tirés à quatre épingles, leurs jupes à larges rayures et leurs grandes coiffes blanches. Seulement, économes autant que coquettes, elles allaient les pieds nus, tenant à la main leurs souliers, que respectueusement elles chaussaient avant d’entrer dans la maison de Dieu.