Page:Gabriel Ferry - Costal l'Indien, 1875.djvu/345

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si c’est bien lui dont la tête se trouvait, au dire de Gaspacho, suspendue à la porte de l’hacienda del Valle ; puis, si ce n’est que celle d’un homonyme, ce qu’il est devenu depuis son départ du camp de Morelos devant Huajapam.

Ce que nous allons dire répondra promptement à ces deux questions.

Si nous n’avons pas signalé sa présence sur les bords de l’Ostuta avec celle de don Rafael, et de don Mariano et de sa fille, c’est par la raison que, parti quelques heures après les personnages en question, il ne pouvait avoir fait le même chemin qu’eux en moins de temps.

L’après-midi de cette même journée qu’a remplie le récit des aventures du colonel, à peu près à l’heure où ce dernier venait de se réfugier dans les bambous, l’ex-étudiant en théologie, accompagné de Costal et de Clara, arrivait par une route différente et faisait halte à peu de distance de l’hacienda del Valle.

Pendant que leurs chevaux dessellés broutaient l’herbe, Costal s’était éloigné pour quelques instants, afin de se rendre compte de ce qui se passait dans les alentours. Clara, de son côté, faisait rôtir sur des charbons des épis de maïs encore verts et quelques tronçons de viande séchée au soleil, tirés de ses alforjas[1] de voyage.

Le capitaine était en train de faire au nègre une recommandation à laquelle il semblait attacher une grande importance.

« Écoutez, Clara, disait-il, nous sommes chargés d’une mission qui exige toute la prudence possible ; je ne parle pas de la commission assez dangereuse d’aller porter au capitaine Arroyo les menaces du général ; je ne fais allusion qu’à celle de pénétrer dans la ville de Oajaca. Là, les Espagnols ne font pas plus de cas de la tête d’un insurgé que d’un des épis que vous faites griller.

  1. Bissac.