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Toutefois, avant d’accompagner don Cornelio, au lac mystérieux et à la montagne enchantée, nous devons revenir vers Gaspar, le messager de Gertrudis, le Zapote son compère et le colonel Tres-Villas, que nous avons laissé dans les fourrés de bambous du fleuve.



CHAPITRE VI

OÙ JUAN EL ZAPOTE SENT SA VERTU CHANCELER.


Nous avons dit que Caldelas et don Rafael avaient fortifié l’hacienda del Valle de façon à la rendre capable de résister à toutes les forces de l’insurrection dans la province. Indépendamment de trois pièces de campagne fournies par le gouverneur d’Oajaca, don Rafael avait obtenu que le gouvernement espagnol se chargeât de la paye des hommes de la garnison, au nombre d’une centaine environ, en lui laissant le commandement en chef.

Cette charge, peu onéreuse du reste au trésor du vice-roi, eût excédé les moyens du colonel ; sa fortune, quoique assez considérable, n’eût pas suffi, comme on le pense bien, à l’entretien et à l’équipement de ses soldats pendant près de deux ans.

La solde était par elle-même fort modique ; mais les droits de péage payés par tout le commerce qui se faisait entre Puebla et Oajaca, et que prélevait le commandant de l’hacienda, la doublaient et au delà, d’où il résultait que la garnison ne songeait nullement à se plaindre de la longueur ni des fatigues d’un service aussi bien rétribué.

Le lieutenant Veraegui, homme brave, entreprenant et actif, chargé du commandement en l’absence du co-