Page:Gabriel Ferry - Le coureur des bois, Tome II, 1884.djvu/273

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sûreté leurs biens, leur butin ou leurs marchandises.

Nous avons pensé que les détails très-peu connus dans lesquels nous venons d’entrer seraient peut-être agréables au lecteur : aussi nous sommes-nous empressé de les consigner ici.

Le canot des deux pirates, allégé de tout le poids qui le surchargeait, remonta bientôt avec rapidité le courant de la rivière, dans la direction des Montagnes-Brumeuses. Là, trois jours après, Bois-Rosé devait signaler son apparition, et Baraja apercevoir les deux bandits dans ce même canot, puis les retrouver le soir de ce troisième jour, où, grâce au métis, sa mort avait été retardée de quelques heures.

« Bon ! dit le jeune Comanche quand son œil de lynx n’aperçut plus les deux navigateurs, leur âme est enfouie là ; ils y reviendront sous peu. »

Alors le guerrier indien traversa de nouveau la rivière, reprit le chemin qu’il avait suivi ; puis, au bout d’une demi-heure de marche environ, il arriva dans un ravin au fond duquel était attaché un agile et vigoureux coursier, qui hennit à l’approche de son maître.

Rayon-Brûlant le flatta de la main, s’élança sur son dos et partit au galop. Tout à coup le cheval et le cavalier s’arrêtèrent ; tous deux se mirent à flairer le vent comme deux limiers bien dressés. Ce n’était rien : deux hommes isolés étaient seuls visibles dans le lointain.

Nous avons parlé de cinq personnages en commençant ce chapitre : ce sont les deux derniers que nous retrouvons en finissant.

Les deux hommes avaient aperçu, de leur côté, l’Indien à cheval.

« Wilson ! dit l’un d’eux, qui dessinait.

– Sir ! répondit l’Américain.

– Voici cette fois quelque chose qui vous regarde, si je ne me trompe. »

Et sir Frederick, qui payait pour ne pas s’occuper de