Page:Gabriel Ferry - Les aventures d'un Français au pays de Caciques, 1881.djvu/176

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nous montâmes au premier étage. La pièce où nous entrâmes semblait être le salon, et n’avait été ouverte depuis longues années, à en juger par l’odeur de moisissure qu’elle exhalait. Nous nous hâtâmes d’y faire pénétrer l’air et la lumière qu’interceptaient des volets massifs hermétiquement fermés. D’innombrables toiles d’araignées tapissaient en entier le plafond. Les armoires que nous visitâmes étaient complétement vides ; une seule contenait un gros volume à reliure antique et poudreuse, que le licencié prit sous son manteau après l’avoir rapidement examiné. Notre inspection était terminée.

— Appelez des témoins, dit don Tadeo à Pepito, que nous avions érigé, dans cette occasion solennelle, en maître des cérémonies.

Le lépero, majestueusement drapé dans son manteau bleu, s’avança aussitôt vers la croisée, et fit une allocution aussi courte que digne aux spectateurs en haillons réunis sous les fenêtres. L’éloquence de Pepito réussit au-delà de notre attente, et en peu d’instants la cour se trouva remplie d’un nombre de témoins fort supérieur à celui qu’exigeait la loi. Jamais je n’avais vu si riche collection de figures patibulaires. Précédés de Pepito, nous descendîmes dans la cour, et de là, suivis des témoins, nous passâmes dans le jardin.

— Seigneurs cavaliers, s’écria Pepito d’une voix