Page:Gabriel Ferry - Les aventures d'un Français au pays de Caciques, 1881.djvu/183

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cent jusqu’à celui où les fleurs des coiffures se fanent, où la harpe cesse de se faire entendre et où les fenêtres se ferment derrière leurs grilles.

Soit que l’on quitte Jalapa pour se diriger vers Mexico à travers les brouillards glacés de la zone froide, et que l’on gagne Vera-Cruz sous le poids d’une chaleur de plus en plus étouffante, c’est toujours à regret que l’on abandonne cette tiède vallée.

Je me mis néanmoins en route, emmenant avec moi mon valet Cecilio et un autre compagnon de voyage dont je n’ai pas encore fait mention, une chienne épagneule répondant au nom anglais de Love, que Cecilio avait transformé en un nom espagnol d’une signification toute différente Lova (louve). Cette chienne me suivait dans toutes mes promenades, et mon cheval Storm, qui l’avait prise en affection, ne galopait jamais si gaiement que lorsqu’il la sentait bondir entre ses jambes ou mordre son poitrail fumant.

Nous eûmes bientôt laissé derrière nous les collines fertiles de Jalapa, ses massifs d’orangers et de daturas, ses champs de bananiers et de goyaviers, et nous ne tardâmes point à dépasser Lencero. C’est le nom qu’a laissé un soldat de Cortez à un petit endroit où il avait établi une auberge et où s’élèvent encore quelques-unes de ces cabanes à claire-voie