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petits oiseaux. Quelques-uns avaient été apportés de Savoie ; nous avions pour ceux-là plus de caresses, et la famille piémontaise aussi. À la vue de tous ces prisonniers mélodieux, parés de suaves couleurs, bleus, verts, roses, orangés, tombant d’un échelon à l’autre comme des fleurs mobiles, s’abreuvant de soleil, et chantant à Dieu leur hymne en commun, nous admirions la Providence, qui faisait retrouver la joie aux oiseaux captifs, et aux persécutés assez de douceur pour ce monde. Jeune encore par le cœur et par les idées, exercé dans les lettres françaises, mon frère s’impressionnait poétiquement, et promettait aux enfants et à leur mère, madame la comtesse de Casti… des vers sur les oiseaux pour la soirée du lendemain. Et moi, pour n’être pas en reste avec mes petits amis et leur noble mère, si bonne pour moi, je me remémorais de mon mieux l’histoire du Nain d’Hautecombe, et m’apprêtais à la débiter à mon tour. Ce que mon frère écrivait, ce que