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ANNEXES.

redressement, il faut mobiliser le bassin lui-même qui suit alors les mouvements du thorax.

Le mouvement d’extension du buste, au lieu d’être dû au mouvement d’extension de la portion de la colonne vertébrale située entre les fausses côtes et le sacrum, est effectué par l’extension de l’articulation coxo-fémorale. La colonne vertébrale reste rigide, elle n’y participe pas.

Donc, le seul fait de changer la forme de la paroi antérieure du corps a pour résultat apparent d’incurver le buste, d’en gêner le redressement, de l’immobiliser, et de favoriser la propulsion en avant de la masse intestinale.


2o En arrière, le corset est généralement formé par une surface plane, très étendue de haut en bas, destinée à appuyer sur la partie postérieure du thorax pour en diminuer autant que possible la largeur, et atténuer la saillie des omoplates.

Le rétrécissement du thorax n’est pas difficile à obtenir, il n’y a qu’à le comprimer ; mais pour obtenir l’effacement des os, ce n’est pas par ce moyen qu’on peut y parvenir. En comprimant les muscles on les atrophie, et comme ils ont pour fonction le redressement de la colonne vertébrale et l’accolement de l’omoplate sur le thorax, s’ils sont gênés, c’est-à-dire paralysés artificiellement, les saillies osseuses s’accentuent. Cette loi est connue en physiologie.

L’action du corset en arrière s’ajoute donc à l’action précédente. En diminuant l’action des muscles dorsaux, il gêne le redressement du buste. La partie postérieure du dos s’allonge donc en s’incurvant au détriment de la paroi antérieure qui se raccourcit. Cet allongement se produit, en opposition à ce qui se passe en avant, par l’agrandissement de l’angle sacro-lombaire.


3o Sur les côtés, à l’état normal, la cage thoracique se rapproche facilement de la hanche sous l’influence des mouvements de latéralité de la colonne vertébrale. Avec le corset, ce rapprochement est impossible.

Les deux cavités osseuses sont maintenues à une distance fixe l’une de l’autre par les armatures rigides et verticales qui composent le corset. Celui-ci prend un point d’appui sur les côtes et sur les crêtes iliaques, et s’étend de l’une à l’autre à la façon d’une attelle qui les fixerait des deux côtés.