seuil, une énorme botte de fleurs des champs sur un bras et un gros vase de faïence sur l’autre.
— Je t’en prie, ôte tes souliers ou mon plancher sera abîmé.
Le brave garçon se mit à rire.
— Impossible sans votre aide, tante.
— Au nom du ciel, pourquoi as-tu été chercher cette brassée de foin ? Il y a dans mon jardin des capucines et des œillets qui auraient fait un bien plus beau bouquet, ajouta tante Olympe en débarrassant les bras de son neveu.
— Je ne sais que vous dire, répondit-il en pénétrant avec respect dans le petit sanctuaire, je crois que les gens des villes aiment ça ; ne savez-vous pas qu’Anna Davy en fait de superbes bouquets qui se vendent au marché comme du pain ?
Tante Olympe ne répondit pas et le regarda faire, pendant qu’il arrangeait soigneusement sa gerbe dans le vieux vase.
— Là, fit-il en l’élevant à la hauteur de ses yeux, n’est-ce pas joli ?
— Est-ce avec Anna que tu as appris à faire les bouquets ? demanda malicieusement tante Olympe.
Le jeune homme se mit à rire.
— Ça se pourrait, répondit-il d’un air de joyeux mystère. Maintenant, aux rideaux. Passez-les-moi, tante.
Ceux-ci posés, il s’éloigna de quelques pas pour juger de l’effet de la blanche cotonnade.
— Très joli, fit-il, tout est très bien ; mais, tante, il n’y a qu’une chaise et un tabouret dans cette chambre.