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laient me faire sortir des gonds. Ah ! si j’avais pris le parti de la Commune, comme ils me perdaient dans l’esprit des gens paisibles de Neubourg !

— Voyons, Caboche, reprit plus tranquillement M. Moutonnet, es-tu oui ou non pour la Commune ?


Comme je l’ai dit tout à l’heure, cette petite comédie se passait la veille des élections municipales, et conséquemment avant l’horrible dénouement de l’insurrection parisienne. Dans nos campagnes, on croyait encore que cette révolution avait pour but unique la revendication des franchises communales. Aussi répondis-je :

— Eh ! messieurs, je ne vois pas trop en quoi mon humble opinion peut si fort vous intéresser. Une question, monsieur Moutonnet. N’y a-t-il pas près de dix-huit mois que vous avez voté les fonds pour un lavoir et une maison commune ? Pourquoi attendez vous encore l’autorisation de bâtir ? Parce que M. le curé, et avec lui le député que vous avez nommé, voudraient une église au lieu d’une maison commune, et que, pour cela, ils intriguent à Paris, dans les ministères. Vous avez pourtant le plus pressant besoin d’une maison commune, car la vôtre tombe en ruines, et vous n’y avez pas même la place d’une école. Mais le ministre, tiraillé dans les deux sens, et qui ne con-