Page:Gagneur - La part du feu.pdf/11

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tionale, c’est la coordination de cette force, jusque-là éparse, incohérente ; c’est l’association formidable du travail contre le capital.

— Ah ! peux-tu bien me bouleverser ainsi ! s’écria Furibus. Si je reprends cette nuit mon accès de goutte, c’est ton rêve absurde qui en sera cause. Il me semble déjà ressentir des élancements dans l’orteil.

— Moi-même j’en ai perdu le sommeil.

— Ah bah ! tes terreurs sont, pour le moment du moins, tout à fait chimériques. Le monstre est vaincu.

— Tu le crois vaincu, pour quelques têtes abattues ! Tiens, lis donc !

Et il passa à Furibus un journal en lui désignant un article intitulé :

« Résolutions adoptées par les délégués de l’Association internationale des Travailleurs, réunis à la dernière conférence tenue à Londres. »

— Lis surtout l’article 8, relatif aux producteurs agricoles. Tu verras que, non contents d’englober, dans leur sinistre réseau, toutes les classes ouvrières et manufacturières, ils cherchent le moyen d’obtenir l’adhésion des producteurs agricoles au mouvement du prolétariat industriel ; tu verras qu’ils se disposent à envoyer des émissaires dans les campagnes pour y organiser leur propagande et fonder des sections agricoles. Lis tout enfin, et tu sauras que l’hydre maintenant étend ses ramifications dans l’Europe entière, qu’elle mine toute la vieille civilisation, et que de son souffle