Page:Gagneur - Le Divorce.pdf/59

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— La loi, reprit Daniel, ne devrait-elle pas du moins prévoir des cas semblables, et rompre des liens qui rivent l’existence d’un être honnête à celle d’un criminel ?

Ces demi-séparations ne sont-elles pas plus immorales, plus douloureuses, plus funestes même à l’ordre social que le divorce ? Car la séparation désunit sans délivrer ; elle condamne à une sorte de suicide moral des cœurs faits pour aimer. Pourquoi pas le divorce ? Les enfants, dit-on. Mais la séparation, aussi bien que le divorce, ne brise-t-elle pas pour eux la vie de famille ?

Je prétends, moi, que la séparation est aussi douloureuse pour les enfants que pour les parents ; qu’elle leur fait