dans paris ya-t-une brune plus belle que le jour
Cette jolie légende se chante dans le midi de la France, en patois provençal. (Voir les Chants populaires et historiques de la Provence, recueillis et annotés par M. D. Arnaud, page 133, vol. 1.) On la chante aussi en langue française dans les départements de l’ouest. Dans les versions données par M. Bujeaud (La vielle d’argent) et par M. Arbaud (Liseto), les ravisseurs ne se font pas cavaliers mais mendiants, et aussi un peu troubadours, car ils jouent d’une vielle d’argent ou d’une viole endorée. Le tout se termine avec l’enlèvement. Le charmant couplet que nous chantons ici :
Si vous m’aviez mariée
À l’âge de quinze ans, etc.
fait défaut dans les deux versions françaises.
Notre air canadien, un des plus beaux et des plus caractéristiques de ce recueil, l’emporte aussi de beaucoup sur ceux de ces deux versions. Il appartient au premier mode authentique de la tonalité ancienne, ce qui n’ôte rien à son mérite.