j’ai perdu mon amant
Deux sortes de rhythme nous sont familiers ; l’un appelé poétique, qui se combine avec la mesure ; l’autre appelé prosaïque ou oratoire, qui n’est entravé par aucune mesure et qui est le rhythme propre du plain-chant. J’examinerai plus loin, avec le lecteur, le caractère particulier de ces deux espèces de rhythme. En attendant, que l’on veuille bien remarquer ici que le rhythme de la mélodie notée ci-après se refuse complètement aux exigences d’une mesure uniforme, et que quelquefois même il semble vouloir s’affranchir de toute mesure pour se rapprocher du rhythme oratoire.
J’ai recueilli cette chanson dans le comté de Maskinongé, et ne l’ai entendu chanter nulle part ailleurs.
J’ai souvent remarqué que les mélodies du peuple qui offrent le plus de contradictions avec les lois établies, sont d’ordinaire les moins universellement connues, surtout dans les villes. Elles semblent s’être retirées dans les bas-fonds populaires, si je puis m’exprimer ainsi, — là où l’art moderne ne peut avoir que difficilement accès.