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le fort et le château saint-louis

idées touchant l’opportunité d’assurer la domination française sur les régions du Sud-Ouest furent accueillies avec faveur par la cour de Versailles ; mais le projet de colonisation qui devait en être le corollaire fut mis de côté. Le plan de M. de la Galissonnière tel que poursuivi par M. de la douanière et M. Duquesne de Menneville, ne fut plus qu’une politique militaire et commerciale fort risquée. On éparpilla les forces de la colonie lorsqu’il eût fallu les concentrer, et l’on s’obstina dans cette voie imprudente alors que la marine française était ruinée et que la France elle-même était aux prises avec les Allemands du Nord. Mieux eût valu s’en tenir à la politique de colonisation graduelle, « de proche en proche, » qui était celle de Louis XIV et de Colbert[1].

Rappelé en France en 1749, pour prendre part aux travaux de la commission des frontières, M. de la Galissonnière quitta Québec le 24 septembre de la même année. Nous le retrouvons en 1756, non loin de l’île Minorque, dans un combat où il défait l’amiral anglais Byng, et se couvre de gloire.

Dans tous ses voyages aux colonies françaises, M. de la Galissonnière distribuait des graines de plantes utiles et en rapportait d’autres pour les faire semer dans le vieux sol de France. Il avait, dit M. Léon Guérin, « l’âme aussi belle que son extérieur était contrefait. Petit de taille et bossu de corps, il était droit de cœur et grand d’esprit. »

M. de la Galissonnière mourut à Nemours le 26 octobre

  1. L’intendant Bigot favorisa cette politique aventureuse de l’Ohio, où il y avait pour lui ou ses amis des bénéfices à réaliser : le baron Le Moyne de Longueuil, qui remplit la charge d’administrateur de la colonie avant l’arrivée du marquis Duquesne, y était, au contraire, fortement opposé