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XX

En troisième classe

Afin de ne pas éveiller les soupçons, elle prit un billet de troisième classe ; la police allemande n’était pas assez fine pour venir l’y dénicher.

Elle quittait Berlin d’assez piteuse façon.

Le retour fut pénible.

Sa graisse, faisant coussin, amortissait, il est vrai, les cahotements du wagon ; mais habituée aux moelleux fauteuils et aux lits de plume, la planche lui rompait les membres.

Elle débarqua à Paris, brisée ; elle se dirigea péniblement jusqu’à l’hôtel le plus voisin de la gare, et là, d’un sommeil tourmenté et inquiet, elle dormit près de vingt-quatre heures.

En se réveillant elle se croyait encore dans le compartiment de troisième classe ;