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C’était une sorte de « commandite littéraire » ; elle faisait travailler aux pièces.

Patronne d’un atelier à copie, elle distribuait à chaque ouvrier sa part de lignes à faire, et elle allait livrer l’ouvrage en ville.

Bientôt ne trouvant pas le moyen de se satisfaire dans les articles que publiaient ses journaux, elle rêva de travailler pour la postérité, réunissant sa commandite, elle communiqua son projet, qui fut approuvé avec enthousiasme.

Un éditeur malin se charge de l’édition, et l’on travaille activement à ce bouquin qui doit émerveiller et révolutionner la France, que dis-je, l’Europe et les deux Amériques.

Un peu plus à son aise, à présent, elle espère que ce livre, qui doit paraître au printemps prochain, la sauvera à jamais de la dèche.

Quant à écrire une ligne elle-même, cela lui est défendu comme à mon chien de dire la messe.